Na jugu Francuske, u Tuluzu 22 godine djeluje mala udruga Hrvata ”Croatie – Occitanie” koja promiče naš jezik i kulturu na “Forumu jezika svijeta”. Zahvaljujući udruzi hrvatskih entuzijasta devedesetih su godina prepoznali važnost očuvanja hrvatskoga jezika i narječja i otkrili da oksitanski i hrvatski jezik imaju neke tajne, povijesne veze.
To se dogodilo za vrijeme Domovinskoga rata kada su Oksitanci poduprli našu zemlju u borbi za samostalnost i neovisnost i pokazali senzibilitet za mali narod, rekao je predsjednik Udruge Zdravko Cerovečki, umirovljeni inženjer elektrotehnike. -Naš jezik, pravi je kuriozitet u Francuskoj, jer smo mala zemlja bogate baštine.
Posebno ih je oduševio prijevod trubadurske poezije na hrvatski jezik.
Trubaduri su bili prvi stvaratelji i promicatelji svjetovne lirike i jednoglasnoga pjeva u srednjem vijeku, a pisali su na provansalskom, okcitanskom jeziku (langue d’oc). Trubadurska se poezija proširila na Španjolsku, Portugal i sjevernu Italiju, a prema nekim mišljenjima specifična verzija trubadurstva u hrvatskim primorskim krajevima bili su tzv. začinjavci, ali njihovi izvorni tekstovi i glazba nisu sačuvani.
Le Forum des langues du monde jezični je forum na kojemu se predstavlja hrvatski jezik i kultura.
Održava se u Tuluzu od 1993. godine, a stotinama zemalja 1995. godine priključila se i Hrvatska na inicijativu Udruge ”Croatie – Occitanie”. Glavnom gradu Oksitanije, Tuluzu, cilj je njegovanje ugroženog oksitanskog jezika, koji koristi samo nekoliko pastira u Kataloniji.
Cerovečki je živio u nekoliko zemalja svijeta, a već četrdeset godina njegovo mjesto pod suncem je Francuska. U lijepoj Oksitaniji ne nedostaje mu mnogo, ali često mašta o kiselom zemlju i kvalitetnoj svinjetini. Hrvatska zajednica nije mnogobrojna iako trenutačno u Tuluz, industrijski grad, dolazi sve više mladih obrazovanih ljudi iz Hrvatske, jer im grad daje mogućnost zaposlenja i priznaje njihove kvalifikacije stručnost i sposobnost.
Qui est donc cette femme, dont on rencontre la statue face au n° 25 de la rue Ivana Tkalčića à Zagreb ?
Zagorka est son nom de plume.
Elle est née Marija Jurić en 1873 à Negovec, dans ce qui était le Royaume de Croatie-Slavonie. Elle est décédée à Zagreb en 1957, à l’âge de 84 ans. Elle fut écrivaine, journaliste et militante pour les droits des femmes.
Son père était un petit propriétaire terrien, intendant d’un baron de la région de Krapina (au nord de Zagreb). Quand elle a 18 ans, elle publie un article dans une revue le « Zagorje Proljeće » (le printemps de Zagorje) sous un pseudonyme masculin, Jurica Zagorki. Elle fait également du théâtre et envisage de devenir actrice. Ce projet ne plait pas à ses parents qui l’obligent à épouser un employé des chemins de fer hongrois, András Mátrai, de 18 ans son aîné. Elle n’apprécie pas le chauvinisme de son époux, mais elle tient à apprendre quand même la langue hongroise, ainsi que la télégraphie.
Au bout de trois ans, elle s’enfuit du foyer et le divorce met fin à ce mariage arrangé. Elle écrit alors des articles qui sont publiés dans l’hebdomadaire « Hrvatski Branik » et le quotidien « Posavska Hrvatska » sans signature.
En 1896, elle est correctrice au journal « Obzor ». Elle écrit un article qui dénonce l’offensive linguistique contre la langue croate menée par le Royaume de Hongrie dont fait alors partie la Croatie. Grâce à cet article et à l’appui de Josip Juraj Strossmayer, évêque et parlementaire, elle obtient le statut de journaliste, même si le rédacteur en chef n’est pas d’accord. Il ne veut pas qu’on sache que ces articles, qui ont un grand succès auprès des lecteurs, sont écrits par une femme. Elle est contrainte de signer ses articles avec un nom de plume (Zagorka) et de travailler dans une pièce à part, loin des regards des visiteurs et de ses collègues.
Plus tard, les événements politiques écarteront le rédacteur en chef et son adjoint. Elle éditera toute seule le journal pendant 5 mois.
En 1903, elle organise la première manifestation féministe à Zagreb, mobilisant 1800 femmes, pour défendre des femmes typographes qui avaient été arrêtées. Elle sera à son tour condamnée à 12 jours de prison. Elle militera toujours pour le droit de vote des femmes et pour l’égalité homme-femme dans l’enseignement et au travail.
En 1910, Strossmayer lui suggère d’écrire des romans-feuilletons, des nouvelles qui auront pour conséquence l’augmentation importante du tirage du journal.
En 1917, elle participera au Congrès des Femmes Slaves qui a lieu à Prague.
Après la 1ère Guerre Mondiale, elle subira une autre discrimination, celle du mouvement féministe dirigé alors par des universitaires. Contre cette autodidacte, « le savoir devient un pouvoir de ségrégation ».
Elle créera malgré tout deux magazines féminins, le « Ženski List » (1925-1938) et le « Hrvatica » (1938-1940).
Elle se consacrera de plus en plus à l’écriture de romans dans lesquels on retrouvera ses préoccupations politiques, sociales et féministes. Ses romans, mais aussi ses pièces de théâtre, rencontrent un grand succès populaire.
« Abandonner mon stylo signifierait abandonner ma vie. »
Aujourd’hui, son œuvre littéraire et ses engagements sont mis en valeur dans l’ « Appartement Mémorial de Marija Jurić Zagorka » dirigé par le « Center for Women’s Studies » à Zagreb.
Son roman le plus célèbre est « Grička vještica » (La sorcière de Grić). Elle y raconte la vie de la comédienne Nora qui avait le pouvoir de sauver les femmes accusées d’être des sorcières.
Son roman « Mala revolucionarka » (La jeune révolutionnaire) présente le personnage principal, Zlatica, comme une femme engagée et autonome pendant les événements de 1903.
Dans « Magiari o Strossmayeru » (Les hongrois sur Strossmayer), une ménagère donne à son invité une leçon sur l’importance du rôle de la femme dans la société.
Dans « Kći Lotršćaka » (La fille de Lotršćak), le personnage principal, Manduša, a été élevée dans l’objectif de faire un beau mariage. Malheureusement, la rumeur suggérera que Manduša n’est pas d’une pure lignée ce qui la condamnera à l’opprobre. Elle décide alors de sauver un condamné à mort en lui proposant le mariage. Il s’avèrera plus tard qu’elle était finalement d’une lignée pure et que le jeune homme est l’héritier d’une grande famille de la région. Le roman est une réflexion sur le sens du mariage.
Jusqu’à présent, aucun de ses livres n’ont été traduits en anglais ou en français. Quelques-uns l’ont été en allemand.
Dans un vote organisé en 2005 par le quotidien croate « Vjesnik », Zagorka est arrivée en 2ème position dans la liste des écrivains les plus populaires de tous les temps.
Présentation de Zagorka (en croate) :
UNE POPULARITÉ TOUJOURS D’ACTUALITÉ
Depuis une dizaine d’années, l’association d’acteurs HISTRION propose des représentations d’auteurs croates (surtout de Zagorka) ainsi que d’auteurs étrangers traduits librement en dialecte croate de Zagreb (le « kajkavski »).
Ils se produisent dans toutes les villes de Croatie tout au long de l’année et, l’été, à Zagreb à « Opatovina », scène en plein air, dans un parc du centre-ville historique.
Cette année, c’est « Kći Lotršćaka » (La fille de Lotršćak) qui est au programme du 8 juillet au 2 septembre 2017.
La famille Cerovečki a assisté à la Première, ce samedi 8 juillet 2017. Après une introduction par le maire de Zagreb, Milan Bandić, les nombreux spectateurs ont pu apprécier, sous un ciel étoilé, une troupe d’acteurs de grande qualité, à la fois acteurs, chanteurs et danseurs, une mise en scène vivante, un texte riche agrémenté par des allusions à l’histoire de la ville.
Pour connaitre le nom des acteurs de ces représentations, cliquez ici.
Quelques photos de la représentation du 8 juillet 2017 :
Des carrières crayeuses sont exploitées dans différentes régions croates. Découvrons dans quelles régions du monde on peut voir de la pierre blanche qui vient de Croatie.
Depuis l’Antiquité, la pierre blanche au grain très fin qui est extraite des carrières crayeuses de Pucisca sur l’île de Brač est utilisée en Croatie et dans le monde entier pour construire des bâtiments : le palais de Dioclétien à Split, le parlement de Vienne, celui de Budapest, la Maison Blanche à Washington, le monument commémoratif canadien de Vimy.
D’autres pierres blanches se trouvent en Croatie, comme celle de Vrnik (petite île au large de Korčula). Cette pierre-là est d’une couleur un peu plus blonde. On peut la voir sur les murs de la cathédrale Sainte Sophie d’Istanbul.
En Istrie, une pierre connue pour sa résistance au salpêtre est très intéressante pour les milieux humides. On la trouve sur de nombreux ouvrages de Venise comme le Pont des Soupirs.
En France, la pierre croate a été utilisée lors de la rénovation du pavage de la Place Stanislas à Nancy.
L’art naïf est un style figuratif qui ne respecte pas les règles de perspective des dimensions, de l’atténuation des couleurs et de la précision du trait qui diminue avec la distance. On dit qu’il s’agit d’un art « naïf » car il évoque les dessins ou peintures d’enfant. En général, l’inspiration est populaire : paysages de campagne, costumes traditionnels, animaux.
Les peintres naïfs sont souvent des autodidactes. En France, on connait Henri Rousseau (1844-1910), en Haïti, Ossey Dubic.
En Europe Centrale et de l’Est, lors de l’ère du socialisme, ce mouvement s’est beaucoup développé : en Pologne, en Tchéquie, en Russie et dans certaines régions de l’ex-Yougoslavie, mais surtout en Croatie.
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L’école d’art naïf la plus importante est celle de Hlebine créée au nord-est de la Croatie, dans la région de Podravina, près de la frontière hongroise, à l’initiative d’Ivan Generalić (1914-1992), Franjo Mraz (1910-1981) et Mirko Virius (1889-1943), peintres et paysans.
Pour un résumé de l’art naïf selon l’école de Hlebine, voyez cette vidéo :
Pour un aperçu de l’œuvre d’Ivan Generalić, regardez cette courte vidéo :
La spécificité de l’école de Hlebine est la peinture à l’huile sous verre. Les peintres montrent d’abord la condition sociale des paysans, puis après la guerre, ils célèbrent souvent la vie idyllique de la campagne.
Pourquoi ne pas profiter d’un voyage en Croatie pour découvrir cet art si particulier ?
À Zagreb, il faut absolument visiter le MUSÉE D’ART NAÏF qui se trouve dans la vieille ville, tout près de l’église Sv. Marko.
Site Internet : http://www.hmnu.hr/en
Musée ouvert du lundi au samedi de 10h à 18h et le dimanche de 10h à 13h.
À Hlebine, une visite s’impose à la GALERIE D’ART NAÏF.
Une très belle collection de dessins, peintures, sculptures sur bois et même broderies. Parmi les peintres dont les œuvres sont exposées : Ivan Lacković-Croata, Martin Mehsek et Ivan Generalić.
À la sortie, on peut aussi acheter de belles cartes, des ouvrages sur l’art naïf.
Galerie fermée le lundi. Ouverte de mardi à vendredi de 10h à 16h et samedi et dimanche de 10h à 14h.
Après la visite de la galerie, on peut aussi aller à la rencontre de peintres dont les ateliers sont ouverts au public.
Hlebine est à 1h40 de Zagreb en voiture.
Pour voir un reportage sur la galerie de Hlebine, regardez cette courte vidéo (en croate) :
Et pour le plaisir, regardez cette présentation de l’oeuvre d’Ivan RABUZIN :
Dix lycéens du Lycée des Métiers Eugène Montel de Colomiers ont passé 3 semaines en Croatie, à Slavonski Brod, avec leurs accompagnateurs dans le cadre d’un échange ERASMUS+.
Zdravko Cerovečki, à l’initiative de cette action, les a accompagnés plusieurs jours, facilitant ainsi les contacts entre français et croates.
Au programme : visites de Zagreb, de Vukovar, du parc naturel de Kopački Rit (réserve ornithologique dans cette zone marécageuse entre les fleuves Drava et Danube), participation aux cours avec les lycéens croates, stages en entreprises.
Expérience enrichissante et constructive, pratique de l’anglais quotidienne, découvertes professionnelles et humaines, ils sont revenus avec un diplôme attestant leur engagement.
Un article de la Dépêche du Midi du 06/04/2017 fait le compte-rendu de cet échange. Cliquer ici.